Description de cet article : « Chou De Milan Gros Des Vertus 4 Bio »
Très ancienne variété française tirant son nom de la plaine des Vertus, lieu-dit aujourd'hui oublié : la « plaine des Vertus », drainée par le ru de Montfort. Elle s'étendait sur Aubervilliers et La Courneuve, jusqu'aux limites de Bobigny et de Drancy (Seine-Saint-Denis). L'église d'Aubervilliers, Notre-Dame-des-Vertus, lui doit son nom. L'actuel parc départemental de la Courneuve a été aménagé sur sa partie nord, tandis qu'au sud la plaine des Vertus venait buter sur le côteau de Pantin.
Les Vertus ont été jusqu'en 1876 la plus vaste plaine légumière de France, souligne Jean-Jacques Péru, historien et chercheur, qui anime l'écomusée de La Courneuve. Ensuite, le développement de Gennevilliers est venu la concurrencer, puis l'urbanisation et l'industrialisation ont repoussé les "laboureurs de légumes de plus en plus loin. Le coup de grâce est venu avec la création du marché d'Intérêt National de Rungis, qui a coïncidé avec la création, dans les années 60, du grand ensemble des 4.000 à La Courneuve. Depuis l'inauguration de l'écomusée en 1983, puis l'ouverture du musée des cultures légumières à la Courneuve, Jean-Jacques Péru a collecté des centaines de témoignages et des milliers d'objets ayant marqué l'activité de ces «laboureurs de légumes», mi-paysans, mi-maraîchers. Car sur la plaine des Vertus, on ne pratiquait pas le forçage des primeurs, on n'amenait pas sur les marchés de détail la botte de persil, la poignée d'épinards ou les premiers haricots de la saison, comme le font les maraîchers traditionnels. On produisait en masse, pour le carreau des Halles, les légumes de pleine saison, base de l'alimentation du peuple de Paris, selon un système économique rodé au fil des générations.
«Les Vertus, c'était le gros légume, celui qui tient au ventre pour la soupe et le bouillon», explique Jean-Jacques Péru. Donc le chou de Milan gros des Vertus, le chou cabus cœur de bœuf des Vertus, l'oignon jaune paille des Vertus, le navet des Vertus marteau tirent le nom de cette plaine de culture. Sous le Second Empire, on comptait ainsi, sur les mille hectares de la plaine des Vertus, près de cinq cents ménages de cultivateurs, dont les plus riches possédaient quatre ou cinq chevaux, plusieurs charrues et chariots. Ces laboureurs de légumes, conduisaient eux-mêmes vers le «Ventre de Paris» leurs charrettes emplies d'une montagne de choux et de poireaux, qu'ils déversaient à une heure du matin aux Halles, où ils restaient «sur le carreau» en cas de mévente; à l'aube, ils regagnaient La Courneuve ou Aubervilliers avec un chargement de pierre, pour les routes, ou de «boues d'aisance», pour la fumure.
Aujourd'hui, la quasi-totalité de la production de légumes «labourés» de Seine-Saint-Denis est issue de trois entreprises de maraîchage situées à Saint-Denis, Aubervilliers et Stains. Mais il reste aussi un témoignage architectural de l'ancienne prospérité des Vertus: les «maisons de plâtre», très caractéristiques, avec leur porte cochère et leur cour en partie couverte, où l'on ficelait les bottes et préparait les charrettes. Construits sur un soubassement de pierre de soixante-dix à quatre-vingts centimètres de haut, leurs murs étaient ensuite montés en plâtre, que l'on bourrait de petits moellons et de débris divers. Le gypse, à profusion dans les environs, permettait ainsi d'édifier une bâtisse sur deux niveaux à bon marché.
Quand il a commencé, au début des années 80, à répertorier les maisons de plâtre des laboureurs de légumes d'Aubervilliers et la Courneuve, Jean-Jacques Péru en a déniché quarante encore debout. Aujourd'hui, il en reste à peine vingt, essentiellement autour de l'ancien hameau de Crèvecoeur. Certaines tombent en ruine, d'autres sont restaurées avec plus ou moins de bonheur, aucune n'est classée, bien que la plupart datent du XVIIIe siècle. Mais les monuments historiques, habitués aux églises et châteaux, n'ont pas le réflexe de préserver ces fragiles vestiges du patrimoine populaire. Heureusement, la ville de La Courneuve a restauré en 1985 une de ces maisons de plâtre en créant le musée des cultures légumières. Et la ville d'Aubervilliers vient à son tour de racheter l'ancienne ferme Mazier.
Dans le passé le chou de Milan gros des Vertus était connu sous différents noms : chou de Milan gros frisé d’Allemagne, chou de Milan de Paris, chou de Milan d’huile et dans le Midi chou de Milan floris vert. Haut sur pied, grosse pomme serrée aux feuilles peu cloquées, vert bleuté, haute de 22 22cm et large de 23/25 cm. Le chou de Milan gros des Vertus se consomme de la fin de l’automne au commencement de l’hiver, bonne résistance aux premiers froids.
Le chou de Milan gros des Vertus se sème de mars à début mai puis repiquage, sarcler, biner, première récolte en septembre.